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Goodbye Crimson


…Un, deux, toi, sans toi…Pourquoi?…



Et un, et deux, et toi…
Je suis un monstre, qui n'existe pas.
Un sourire, quelque part, au détour d'un regard...
Il n'y a rien, tout est vide et il n'y a plus d'espoir.
Le mépris, la douleur, je les perçois encore...
Mais c'est un amour mort, mais c'est un amour mort...
Regarde le destin, il a coulé de ta propre main,
Innocente petite poupée, fissurée, mais pas cassée...
...Voudrais-tu danser? Alors je te briserais.
Entre mes bras si forts, je t'écraserais.
Odeur de cigarette, noir et blanc, cravate rouge,
Autobus, le siège 7 me fait penser à toi.
Ton odeur n'a pas pu rester imprimée sur le carreau...
Je me souviendrais toujours de ce jour la.
Embrasse moi, embrasse moi, si tu m'aimes!
Je ne t'aimes pas.
Je suis toi. Lis en moi, confrontes toi à moi.
Tu me hais, tu ne m'aimes pas....
Mais ça brule pourtant en toi...
Je l'ai su pourtant, des le premier coup d'œil...
C'était toi,
Instinctif,
Intuitif,
Psychologixatif.
Et tant pis si ça n'existe pas.
On descendra ensemble l'escalier à trois…
Un, deux, toi.
On est mort on est beaux,
On s'en fout.
On est triste, on est loin, on est rien,
C'était nous…


C’est dans ce délire quasi-psychotique que commence mon idylle avec ton souvenir… Lorsque j’ai ouvert les yeux, j’étais nue dans ma salle de bains, mon corps, amaigri par ces jours sans faim, recroquevillé péniblement dans ma baignoire vide, tel un fœtus gisant, faible et malade, recraché par sa mère. Mes cheveux étaient encore humides, mes yeux aussi et pourtant je me sentais très sale. Mes mains tremblaient. La question me vint naturellement. Je la posai à voix basse à un interlocuteur invisible:

« …Qu’est-ce que… Qu’est-ce que j’ai fait… Hier soir…? »

Trou noir.

…Odeur de cigarette,
Noir et blanc,
Cravate rouge…


Je frémis…
Je me souviens maintenant… Je pensais à toi…
Je pensais à toi et les murs sombres de ma chambre m’ont soudain paru réellement effrayants. Ce cocon qui avait été le mien ne m’appartenant plus, il te ressemblait; un monstre avec une bouche béante. Il était terrifiant. Je pensais à toi et les rêves les plus doux sont devenus cauchemars. Je me suis réveillée d’un sommeil agité où nous roulions tous les deux dans un escalier gigantesque jusqu’à tomber dans le néant… Et pourtant tu m’as soufflé que tu m’aimais… Je me suis levée en pleurant, avec l’impression étrange que les murs me nargaient et qu’ils avaient ton visage, et j’ai quitté la pièce, marchant péniblement jusqu’à la porte, animée d’une volonté aussi faible que celle d’une marionette, mais poussée par une peur et un dégoût tranchants comme des couteaux. Tout était flou et animée de reflets bleus-verts: la réalité était aussi blessante que ce tableau ignoble que j’avais peint de nous deux. J’ai couru à la salle de bains pour vomir, en vacillant plusieurs fois sur le chemin. Puis j’ai sangloté au dessus des toilettes quelques minutes, la bouche encore souillée par la gerbe, presque nue.

« Cela fait trop de fois, cela fait trop de jours que je pense à toi… »

Alors vacillante, je me suis levée, la figure sale, pour contempler mon reflet dans le miroir. Mon visage était pitoyable… Mon expression vide. Ma bouche ouverte et dégoulinante. Mes joues mouillées. Mes yeux, rouges, et bouffis par les larmes. Noirs, et bouffés par les cernes. Mes cheveux gras. Courts. Emmêlés. Abominables…
Tout cela m’inspirait un vif dégoût: ca n’était pas moi… Ca n’avait jamais été moi… Moi j’étais forte… Plus que ça en tout cas… Moi je n’avais pas l’air d’une pauvre créature apathique…

Je vomis à nouveau.

… Instinctif,
Intuitif,
Psychologixatif…


Je pensais à ce moment là qu’un petit trip à l’acide pourrait pas me faire de mal. Je me souviens vaguement d’un bad trip pendant lequel une bouche énorme aux dents bleues et démesurées m’avalait, avant de me digérer lentement. Noyée dans les sucs gris-verts d’un estomac géant, je succombais, secouée de convulsions… L’idée avait été mauvaise… Et puis j’ai du vouloir prendre un bain, pour me calmer… Je me souviens que mon cœur tumefié s’est soulevée quand j’ai vu l’eau de la baignoire se transformer en une marre d’écoeurant sang bleu… Bleu bordel!!!… J'ai hurlé à arracher mes poumons.

...Et puis je me suis réveillée ici, dans cette baignoire. Les effets du LSD s’étaient estompés , mais je n’allais pas mieux que la veille… J'avais envie de me rendormir... Et en plus, comme déjà trois fois depuis le début de la semaine, j’étais en retard…

A suivre...

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