Ecrivant pas mal, voici un petit topic pour tout ce que j'ai écrit et que je suis en train d'écrire
Pour commencer, deux créas pas mal anciennes quand même. Un poème, qui date de deux ans, et une brève plus ou moins de la même époque. Viendront les 5 premiers chapitres de mon roman par la suite
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Exquise Damnation Une Vénus d'ici bas, cachée parmi les ombres
Ses doux yeux suffiraient à troubler ma vision
J'approcherais son visage, envoutant et sombre
Pour m'insuffler de ses lèvres leurs âpres poisons
Ma divine maîtresse, reine de mon éternel damn
Porteuse de cette soudaine et si belle déchéance
Enserre mon cœur de ses bras nus, salis mon âme
Sans qu'il n'y ait rien d'autre que cette charnelle attirance
Désirs et plaisirs dans une ronde infernale
Divinité, dénuée de toute retenue
Mené au fond du gouffre dans cette union fractale
Et se laisser pourrir, jusqu'à l'âme déchue
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Rencontre Nocturne Pourquoi raconter cette histoire me direz-vous ? Laissez moi vous la conter, vous comprendrez.
Cela débute une sombre nuit d’hiver, 20H00. Au dehors, dans la nuit noire, le vent chante au travers des arbres de la forêt. Je me trouve alors assis dans mon fauteuil de cuir rouge, devant la cheminée où les flammes dansent, seul dans mon petit chalet isolé. Depuis mon vieux lecteur cassette, « La Fugue » de jean Sébastien Bach tourne en boucle et me plonge dans une semi-torpeur.
Lentement, ma conscience s’échappe. L’odeur des braises emplie mes narines, le son de l’orgue hypnotise mon ouïe, je sent les accoudoirs de mon fauteuil disparaître. Je ne sait d’où il provient, mais un doux goût de sucre caresse mes papilles. Le tout me donne une sensation plutôt agréable.
Je me sent certes un peu perdu, et je cherche un repère autre que ceux de mes sens. Dans mon salon, un grands miroir est cloué au dessus du feu. Je relève un peu ma tête vers l’arrière afin de voir mon reflet : je suis toujours dans mon siège de cuir, même s’il me semble pourtant que je soit ailleurs. Un instant, mes yeux se ferment, et je me sent chuter. Pris de terribles frissons, je reporte mon attention sur la glace : il y’a une ombre derrière moi. Un parfum sucré envahit.
Tétanisé par cette apparition soudaine, je ne peut réagir, seulement continuer d’observer le reflet. La silhouette qui s’y dessine, svelte et grande, pose sa main sur mon épaule. A nouveau je frissonne, et je suis victime de tremblements.
Attisées par je ne suais quoi, les flammes grandissent dans l’âtre de pierre. La lumière prends un peu plus de terrain sur l’obscurité, au point que l’ombre qui s’était glissée ici devient plus nette : c’est une gemme, nue, à la peau de porcelaine. Son visage est encore habillé de ténèbres, de longs et raides cheveux obscurs tombent de ce rideaux de noirceur. A l’instant de la contemplation de ce corps sublime, une voix fluette termine d’envoûter mon âme par un murmure incompréhensible, mais semblant suivre la musique du virtuose de l’orgue.
Je m’endort, croyant percevoir d’inhumains, tellement ils étaient beaux, yeux gris perle en face de moi. J’entends un clavecin.
Selon l’horloge murale, du moment où je commençais à m’endormir à mon réveil, 11 se sont écoulées. J’ai vraiment dormis lourdement, anormalement longtemps. Je commence à me remémorer l’évènement d’hier, songeant que ce n’est rationnellement qu’un rêve, quand une vive douleur me prends dans le cou. Une perle de sueur apparaît dans mon dos alors que je porte ma main à l’endroit de mon mal. Mes doigts perçoivent un peu de sang, ce que me prouvent mes yeux.
Brusquement, je me rends compte que l’odeur sucrée que j’aime tellement depuis la veille est encore présente, mais je ne vois personne qui serrait susceptible de dégager un tel parfum.
A mon grand damn, à mon plus grands plaisir, je la ressent en ce moment. Je ne sais comment l’expliquer, mais elle est là, avec moi dans ce minuscule chalet de deux pièces, perdus au milieu des bois de la montagne. Comment a-t-elle fait pour y venir, moi seul connaissant l’endroit ?
N’osant me retourner pour la voir, je laisse retomber mes bras le long de mon corps. Sa présence me paralyse, encore. Lentement, je sent ses mains enlacer mon torse, relever mon pull, apposer ses doigts sur ma peaux. C’est extrêmement froids… Extrêmement agréable. Courageux, je me risque un regards en coin, et croise la belle paire d’yeux gris. Une légère souffrance se fait remarquer sous mon nombril et l’encre de ma vie en coule.
Sans pouvoir me défendre, j’ai l’impression d’être rapidement déplacé. Je suis maintenant allongé sur mon lit. Bégayant, je tante de parler, rien. Je suis de mes yeux cette gemme qui s’approche, s’abaisse et bais la blessure qu’elle m’a faîte. Lentement, ; comme si elle y prenait un plaisir four, elle y boit comme on boit à une fontaine. Puis elle se redresse, et monte sur le lit. Un de ses genoux se pose entre mes jambes, ses mains prennent appui sur mes épaules. Là, je peux enfin voir précisément son divin visage. La peau est pâle. Les yeux sont gris. Les lèvres roses sont tachées de sang, du mien.
D’un regards, elle m’envoûte sans parler. Toutefois, elle murmure son affable chanson. Le son du clavecin revient dans mes oreilles, la dame nue détache ma ceinture, je ne peux plus rien faire, il fait noir.
Je me réveille en sueur, il fait déjà nuit noire. Elle est partie. Je suis déshabillé, sous ma couverture, le feu ne se laisse toujours pas mourir depuis qu’elle est venue. Instinctivement, je me lève, et examine les marques qu’elle offre à mon corps : une morsure au cou, une profonde griffure au ventre. Ça ne saigne plus, heureusement.
Je remet rapidement mes vêtements, je suis épuisé, je me prépare un café corsé. Ma main tremble un peu, je le boit vite et m’ébouillante, m’éveille. Le parfum revient.
Vivement, je me retourne, elle n’est pas là, mais le parfum sucré qu’elle dégage, je suis sûr qu’il vient d’elle, flotte encore autour de moi. Sans y réfléchir, je pose mon attention sur le miroir. Il me paraît vide, ne contenant et reflétant que ténèbres. Et, la voilà.
Assise sur le rebords de la cheminée, où il n’y avait personne à l’instant d’avant. Toujours dévêtue, son beaux faciès posé dans le creux de ses mains, elle me dévisage d’un air mesquin. Je m’aperçoit que depuis sa première apparition, le feu illumine et la célèbre musique de Bach tourne, éternellement.
Les tremblements de mon bras droit redémarrent et je laisse tomber maladroitement ma tasse vide. Mais celle-ci ne se brise nullement… la porcelaine de la tasse, et cette de sa peau, semblent identiques. Je ne peux en détacher les yeux.
Comme lors de sa première venue, le feu de l’âtre s’intensifie, créant un effet de contre-jour sur elle qui ne semble en aucun cas souffrir de la chaleur. Je ne parvient plus à distinguer les traits délicats de son corps, la mélodie du clavecin, encore. Ses yeux perles percent l’ombre la recouvrant comme une robe de soie, elle m’observe, elle attend. Que faire face à l’incarnation de la tentation ?
Cette fois, elle ne murmure pas. Elle chante à vois haute, voix enivrante. Sa prestance vocale est telle que le la qualifie d’irréelle. Par un sourire étrange et un signe de la main, elle m’indique de la rejoindre. Je suis pris du désir impérieux de pouvoir encore une fois de plus sentir son corps si doux et froids.
Incapable de résister, ma raison s’efface, face à face avec la passion qui brûle en moi comme les éternelles flammes qui l’illuminent. Naturellement, je vais vers ses bras tendus, puis une force implacable me plie le dos, me force à poser genoux à terre. Là, elle quitte le rebords de la cheminée, et droite sur ses jambes, se pose en face de moi. Sa nudité affligeante, sa beauté dérangeante, que veux-t-elle au juste ?
Me rendre foi ? profiter des plaisirs de la chair ? me dévorer ? Me damner ? Je ne sais, elle se penche sur moi et effleure mes lèvres du bout de son doigt. J’approche ma main de la sienne et la saisis, puis me mets à lui lécher l’index. Elle rie, je ne sais plus ce qui se passe, je perds le fil de la raison et me laisse aller à mes désirs…
Mais immédiatement, elle me frêne d’une morsure au cou, et disparaît en passant derrière moi. Je me retourne, personne…
J’ai du mal à comprendre, trop de questions m’obsèdent quant à elle. Qui est elle ? Qu’est-elle ? cette situation me tourmente, je pense quitter le chalet plus tôt que prévu. Où sont les clés de mon 4x4 ?! Je cherche et cherche puis les retrouve. Elles sont dans le feu, chauffées à blanc. A l’extérieur, la température va sous zéro, et le prochain signe de vie est à dix kilomètres. Cette diablesse veut me bloquer ici et me forcer à y rester, avec elle.
Elle ne m’aura pas ! Ni elle ! Ni son corps divin ! Ni ses artifices venus des enfers ! Non… Ce démon ne me damnera pas ! Mon âme m’appartient, je ne suis pas fou !
Déterminé à en finir, je fouille hâtivement une de mes malles avant qu’elle ne revienne. Déjà, le clavecin reprends le pas sur l’orgue et le foyer s’embrase. J’accélère le mouvement, je trouve enfin ce que je cherche. Je relève la tête, la voici qui m’adresse un sourire plein d’ironie.
Je lutte de toutes mes forces, serrant l’objet dans ma main pour résister à son charme. En voyant ce que je tiens, ce que je brandis alors vers elle, elle se mets à rire aux éclats. Ça ne marcheras pas. Ma vielle croix du Christ ne lui fait rien…
De ses ongles blancs et tranchants, elle récolte un peu de mon hémoglobine et l’étale sur le crucifix de bois avant de le jeter au sol. Sans que je ne puisse rein faire, rapide et violente. J’hurle de colère, envers elle, envers moi.
J’ôse vouloir aller à son encontre, cela lui déplait, elle m’empoigne la gorge et me soulève au dessus du sol. Ses ongles me font un mal effroyable. C’est la fin du morceau de Jean Sébastien Bach, « La Fugue », lorsque je m’évanoui.
Lorsque ma conscience remonte des abîmes, le feu est éteint, c’est le silence car les piles du lecteur cassette son vides, je suis dans mon fauteuil de cuir rouge, sans plus aucunes marques ni au cou ni au ventre. Sur le réveil à piles, il est la même date que le jour de ma première rencontre avec elle, 23H59.
Ais-je rêvé pendant ces trois heures cinquante neuf minutes, pris dans un sommeil profond ? Ais-je été happé dans un phénomène sur-naturel, emporté par cette « femme » ? Je ne sais pas, mais je raconte mon histoire à qui y croit…
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