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<SCENE1>


Lentement, toujours non sans mal, piétinée par ses interrogations, elle s’engagea dans le couloir qu’elle venait de pénétrer, choisissant une direction au hasard. Au point où elle en était, la droite ou la gauche ne faisaient aucune différence. A l’instar de la petite chambre, l’endroit se révélait désert. Aucune trace de vie. Juste des murs gris et un sol encore plus gris, ainsi que des néons éteins. L’obscurité lui donna la sensation d’être oppressée, bien qu’elle puisse voir au travers. Mis à part la sienne, il n’y avait aucune autre porte.

* Mai… est-ce que c’est mon nom ? Hum… putain de migraine… *

Elle déambule, au hasard, réfléchissant plus que regardant devant elle. Enfin, essayant, en tout cas. Il lui semblait que le simple fait de chercher à comprendre ou à se souvenir de quelque chose lui envoyait une violente décharge. Le mal passerait bien à un moment ou à un autre, et elle se devait de tenir, de ne pas se laisser aller. A cette extrémité du couloir se trouvait une porte à double battants, sans vitre ni plastique, totalement nue, elle aussi. Et bloquée de l’autre côté, visiblement. Rien à y faire, malgré plusieurs essais. Une fois de plus, elle tenta de forcer, sans succès. Une porte résolument fermée amène toujours à ce genre de comportements. Cette pensée, bien trop directe et analytique, la surpris subitement. Le genre de concept qu’elle ne pensait pas lui appartenir. Mais quelles idées avait-elle, d’ailleurs ? En quoi croyait-elle ? Sous le malaise, elle cessa simplement de penser pour le moment.

Quelque chose, pourtant, attira son attention et la força à se concentrer à nouveau. Un son, qui venait de derrière la porte. Instinctivement, elle recula. Des bruits de pas sourds, et une respiration lourde, comme au travers d’un masque à gaz. Rien de rassurant. Oh non, vraiment pas rassurant. Elle tourna des talons sans plus de réflexion, aussi discrète que possible. La personne à l’origine de sa panique ne sembla pas l’entendre, ou ne pas y prêter la moindre attention et s’éloigna hors de portée de la portée de son ouïe. Sens qu’elle n’aurait jamais crue aussi aiguisé.

Étonnement, mais somme toute logique, la peur lui fit oublier la douleur et lui permit de courir, certes avec un équilibre incertain, mais de courir tout de même. Vers où… cela lui importait peu tant sa frayeur était grande. Elle repassa devant la porte de la chambre sans même la remarquer. Puis, à termes de sa course, arriva à un angle de couloir bifurquant vers la droite. Le coup la percuta avant même qu’elle s’aperçoive de l’agression.

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