L'écritoire de Misery

je poste ici de petits textes qui parlent généralement de moi U_U quel narcissisme mon enfant


"Je ne sais pas vraiment comment commencer mes textes.
Cette angoisse vertigineuse, cette marge qui se répète infiniment et qui se fait remarquer, cette conne, parce qu'on ouvre toujours son cahier avec plein d'idées dans la tête et qu'on sait plus quoi dire une fois en face de notre page.

Je vais vous dire un truc.

Je ne suis pas déprimée. Je ne souffre pas, enfin du moins pas trop, je ne pleure pas seule dans mon lit la nuit, interpellée au plus fort de mon narcissisme par le sens inconnu de ma chienne d'existence. Je ne suis plus comme ça.

J'ai juste peur, dégoûtée, fatiguée, hâte que ça se finisse, marre que ca ne s'arrête jamais, et je pense trop.

Et si je mets de la musique je ne vois pas la fin de mes nuits.

J'ai retrouvé, il y a quelques jours, un journal de l'époque à laquelle je me voyais comme « normale », « pure », où je ne détestais pas les autres, où je ne détestais pas le monde...j'avais l'air de penser que chaque personne pouvant ressentir bonheur, peine et douleur, il pouvait mériter de vivre. Quelle conne j'ai été.

Peut être avais-je raison après tout, mais je n'arrive pas à m'en convaincre, il s'agit de quelque chose qui est à l'exact opposé de ma manière de penser. Je préfère la plupart du temps ma solitude à tous ces vautours qui me tournent autour juste parce que ça le fait de taper la bise à la freakest girl de la fac. Mais en même temps je hais la solitude, je déteste ça, je finis par la vomir parce qu'elle me rabache mes faiblesses, et qu'elle m'y noie. Je suis alors d'humeur maussade, indifférente, imperméable.

Il n'y a que peu de personnes qui peuvent me tirer de cet état semi comateux.

J'ai horreur du monde et de son esthétique grise et sale, de la manière dont il tourne, écrasant les faibles, glorifiant les forts, obnubilé par l'argent ; sous couvert de civilisation il est barbare et cruel. Je sais bien que dénoncer le monde dans un petit texte pathétique n'aidera sûrement pas a quoi que ce soit,

et alors ?

Si vous saviez comme j'ai peur, toi oui tu le sais mon amour, on en a déjà tellement parlé lorsque l'on est dans les bras l'un de l'autre, seulement éclairés par la lumière des chiffres de ton réveil, que je te confie mes craintes les plus secrètes et les plus angoissantes, que je te dis que j'ai peur de la mort a nouveau, et que ça te fait sourire parce que je vis...tu sais que j'en ai assez de la pression sur mes épaules, merde j'ai à peine dix huit ans pas quarante, tu sais que j'en peux plus de tous ces gens qui me réclament ceci ou cela sans savoir le moins du monde que ma faiblesse est telle que je suis incapable de bouger, toi tu sais qu'il y a des fois ou parler m'insupporte. Toi tu sais de quoi, tu sais de qui. J'ai peur d'essayer en vain de sortir des masses anonymes et de devenir célèbre, peur de mourir sans qu'on se rappelle ma vie, peur d'écrire des mots sans sens et de dessiner des choses troubles... J'ai peur tellement peur, peur de tout ça, de moi même, peur de ce que tu sais, peur du vrai sens des choses, celui qui est au delà de la raison et que les autres ne voient pas, peur de finir comme ma chère Virginia Woolf, gisant dans le silence, dans l'obscurité, sans personne pour troubler sa tranquillité enfin à l'abri de ceux qui l'ont détruite et qui aujourd'hui l'encensent...

Toi tu sais que pour moi, aimer est une thérapie, comme mes mots prennent soudain un sens lorsqu'ils sont destinés à ceux que j'aime..."

texte by Misery, vous pouvez me lyncher.

* Clap Clap Clap *

merci merci, je ne reçois pas les fleurs je préfere le liquide. Bon malgré une absence un peu longuette, je le déplore... j'avais perdu le lien T_T

La famille.
La grande inconnue de ma vie, le X de mon équation.
Ce que je vous envie, tapie dans le noir de ma solitude.
Ce n'est, comme vous, qu'une ramification plus ou moins importante de personne dont le sang est génétiquement lié au votre, et qui par conséquent et les us et coutumes sociaux sont sensés vous aimer. Amusant, cette partie a été cruellement désertée par mes géniteurs. J'ai moi même déserté, ou été désertée.

La mère : elle t'a donné la vie, elle a oublié de te donner l'amour. C'est bête, l'inverse aurait eu ta préférence. Elle t'a élevé dans des valeurs aussi obsolètes que ta venue au monde : le respect, l'autocritique, des putains de valeurs que tes compatriotes se sont empressés de balancer dès leurs 12 ans et leur entrée dans l'adolescence. Mais toi tu les a gardées, jalousement, comme une relique, un vestige de l'amour que tu n'a jamais eu. Elle a été là le peu d'années de ta vie dont tu ne gardera aucun souvenir avant de t'abandonner aux bons soins d'un alcoolique aux idées déplacées, pour te rappeler plus tard de ton existence, un peu comme avec un chien dont on a pitié dans un chenil, et qu'on adopte pour lui éviter l'euthanasie. Mais tu n'es pas amusant, comme chien, tu ne sais pas sourire, tu ne sais que déprimer et t'enfoncer dans la morne auto-contemplation vomitive qui t'est désormais coutumière. Alors elle te laisse tomber, elle se désintéresse de toi : après tout tu n'es plus en danger, la piqûre est loin et ta vie sauve, faut pas trop en demander non plus. Elle te préfère le second essai, celui qui ne déprime pas. Qui vit, pas celui qui survit, qui s'accroche avec les griffes aux lambeaux ravagés d'amour que tu daignes lui jeter. Elle préfère s'occuper de celle qu'elle n'a pas raté, de ta petite soeur, plutôt que de se pencher sur toi, échec qui lui rappelle sa propre incompétence en tant que mère. YOU FAILED TO BE HUMAN.

Le père : il a hérité de toi, bel et bien hérité. Tu es sa reine, sa princesse, son trésor, tu es tout alors qu'il t'a créé de rien. Il devient l'artiste de ta vie, celui que tu regardes quand tu ris, que tes yeux cherchent avec un automatisme rassurant lorsque tu t'éveille. Il est aussi ton plus beau mensonge. Tu t'es figurée avoir de la valeur. Tu en as, certes, pour un homme dont la meilleure amie est une bouteille, qui n'a de fidélité et d'amour que de vagues notions, noyées dans les relents de bière et de vin rouge qui baignent son cerveau depuis une ou deux décennies avant ta naissance. Tu as hérité de son intelligence, celle qui te torture et t'empêche de te voiler la face sur la cruelle vérité de ton père, ce héros alcoolique aux mains baladeuses et aux mots plus blessants que les poings qu'il a brandi. Tu en pleures souvent : s'il avait été con tu aurais moins souffert. Tout est le fruit de son calcul, depuis l'oubli systématique de ta date d'anniversaire depuis bientôt une décennie alors que le 11/09/91 est son code de photocopieuse, à l'appel aviné pour te féliciter de l'obtention de ton bac. Il te harcèle, te poursuit partout. Tu te regardes dans le miroir et vois la couleur de ses yeux, tu vois son nez aussi. Tu sens presque ses mains autour de ton cou, et tu te rappelle de son ton graveleux quand il t'assurait t'aimer, même s'il serait sûrement le seul à le pouvoir, car comme il te le répète si bien, tu finiras seule, et tu crèvera seule. JUST LIKE HIM.
La soeur : elle a eu beau naitre seulement deux ans après toi, elle a eu tout ce qui te manque. Elle est belle là où tu as eu toutes les tares génétiques possibles, depuis le nez épais aux yeux connement marron en passant par le visage joufflu de poupon sous acide. Elle a de jolis yeux, un joli nez, elle te supplante physiquement et non pas mentalement. Tu sais lui être supérieure, tu sais aussi que ça ne compte pour personne. On la préfère, effrontée et caractérielle, à toi qui es posée et qui sous couvert de fort caractère, est capable de bien des concessions. Elle est passé à travers tout, depuis la capote de tes parents jusqu'aux crises qui ont marqué ta vie : chérie par ta mère, totalement ignorée par ton père, elle aura évité la désillusion de comprendre que Dieu n'existe pas. Elle ne croit pas en Dieu, elle est Dieu. Couverte d'amour et de louanges pour ses cheveux, on t'interdit de te réclamer, toi être si imparfait et différent d'elle, du même sang que la réussite absolue qu'incarne ta cadette. Tu enlaidis a vue d'oeil, comme si elle aspirait ta beauté à l'instar d'un vampire. Mais tu t'en fous, elle n'empiète pas sur tes platebandes intellectuelles, tu peux encore te permettre de vivre ta vie aussi éloignée que possible de la sienne. Mais ça ne lui suffit pas, enorgueillie par l'amour que ta mère te refuse, elle s'aventure jusqu'à s'approprier la famille que tu as choisi : tes amis. Pire encore. Elle a l'aval de toute une famille, il lui faut l'amour de la seule personne qui te voit, TOI, comme quelqu'un de bien. Quelqu'un qui te donne l'impression d'exister, d'être intéressante, unique. Quelqu'un de secoué. Le seul ange qu'on t'a donné, elle utilise les mêmes moyens que toi pour attirer sa pitié alors que tu n'a rien demandé. Il est venu à toi, il a vu avant tout le monde, et tu ne peux pas supporter l'idée qu'il se laisse leurrer par la comédie qu'elle lui sert. Il le lui faut, il lui faut chaque parcelle de bien être qui te reste, pour finir le travail de destruction que vos géniteurs ont orchestré contre leur propre création. STUPID SLUT.

Putain. Je me rends compte que je ne peux aimer que des gens qui ont le pouvoir de me détruire.
Peut être qu'un jour je tomberai sur quelqu'un qui ne l'utilisera pas.