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<INTRODUCTION>
* Cette
douleur... Je me sens lourde, engourdie...Mes muscles me font souffrir
le martyre... Et ma tête... oh... Et ces yeux qui me brûlent... je ne
peux pas les ouvrir... où-suis-je ? Il faut que je me lève... *
Dans l’obscurité totale, les draps se plissèrent et elle tomba du lit.
La chute lui arracha un gémissement et la fit se recroqueviller sous la
douleur. Elle tenta de ramper, jusqu’à atteindre ce qui, sous ses
mains, semblaient être les pieds froids et métalliques d’une table. Un
contact qui lui permettait de se repérer un minimum, quelque chose à
quoi se rattacher pour un esprit totalement désorienté. Ses genoux
fléchirent par deux fois lorsqu’elle s’appuya sur la table pour essayer
de se relever, mais elle y parvint finalement. Un effort qui, suite au
vertige et à un haut-le-cœur, la fit douloureusement vomir. Ankylosée,
chancelante, elle fit quelques pas en cherchant d’autres repères à
tâtons. Une entreprise malheureusement infructueuse.
Après
quelques minutes de calvaire supplémentaire, elle réussi finalement à
ouvrir les yeux, au prix d’une nouvelle infusion de souffrance. Autour
d’elle, tout était gris. Le lit couvert de taches, la table nue, une
porte au coin de la pièce, tout ceci en nuance de gris. Elle remarqua
en regardant le plafond que l’unique source de lumière, un long néon,
n’était pas allumée. Tout cela la troublait profondément…
*
Où-suis-je, bordel… je ne connais pas cette chambre… et d’où peuvent
bien venir ces tâches de sang ? Je ne suis pas blessée… enfin, je ne
crois pas… j’ai mal… je ne saigne pas, non… Et pourquoi cette chambre
semble si vide ? Pourquoi suis-je seule ? Et comment puis-je voir dans
le noir ? *
Rassemblant ses forces et son courage, elle
s’avança vers la porte, sa vision encore troublée et son corps encore
lourd, chaque mètre lui infligeant un spasme et un mal sans répits.
Toutefois… elle ne pouvait pas rester ici, toute seule et souffrante.
Il lui fallait trouver quelqu’un ou quelque chose pour l’aider et lui
expliquer ce qui se passait. Une nécessité évidente qui lui
apparaissait comme un besoin vital. Poussant la porte de sortie vers
l’extérieur, elle franchit le seuil comme on franchit une étape de la
vie. Avec l’intime sentiment que beaucoup de choses ont et vont
changer. Lorsqu’elle referma derrière elle, le nom de Mai inscrit
grossièrement sur la surface grise, sûrement au feutre, l’amena à se
poser une nouvelle question ô combien déstabilisante.
* Et… qui suis-je ? *
La suite
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